Avoir une activité physique ou pratiquer un sport régulièrement, tout le monde le sait, est bon pour la santé. Encore faut-il choisir ce qui sera le plus favorable selon sa condition physique et ses capacités du moment et bien apprécier la fréquence et l’intensité de la pratique.
Ce que l’on nomme « Activité Physique Adaptée » (APA) fait aujourd’hui l’objet d’une véritable prescription permettant à chacun d’en tirer un réel bénéfice et d’éviter les erreurs le plus communément commises.
Pour faire le point dans cet opus de PuMS, le Professeur Boris Hansel a invité Damien Vitiello, Docteur en sciences, Maître de conférences, UFR STAPS de l’Université de Paris.
L’APA obéit à 4 règles essentielles
Courir, nager, jouer au tennis peuvent convenir à certains mais être contre-indiqués pour d’autres. C’est pourquoi l’on parle depuis quelques années « d’Activité physique adaptée » (APA) qui obéit à 4 règles essentielles, symbolisées par un acronyme, IDFS :
I pour Intensité
D pour Durée
F pour Fréquence
S pour Sécurisation
Activité physique et risque adapté
Si les 3 premiers termes s’appuient sur une montée en puissance progressive de la pratique, la sécurisation recouvre des domaines plus complexes à appréhender.
Quelques exemples permettent d’illustrer le propos : pour limiter les risques de blessure, le vélo et la natation, activités portées occasionnant peu de contraintes sur les articulations seront préférables au tennis ou au football lorsque l’on veut quitter un mode de vie sédentaire et se remettre à bouger.
De même, les exercices de renforcement musculaires devront être abordés avec quelques règles de maintien : combien de séries d’abdominaux mal exécutés se transforment-elles en douleurs dorsales ?
L’APA, c’est le sport sur ordonnance
En France, 20 millions de personnes vivent avec une maladie chronique dont la plupart peuvent voir leur état s’améliorer grâce à l’activité physique adaptée.
Lorsqu’il n’existe pas de contraintes médicales majeures, il est désormais possible de consulter un enseignant en APA, spécialiste de l’activité physique formé dans les filières STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) à l’Université.
L’enseignement en APA est un métier nouveau, très complémentaire des métiers du mouvement comme les kinés, les ergothérapeutes et les psychomotriciens.
Vers un remboursement plus généreux
L’APA est récemment apparue dans le monde médical mais aussi législatif. Un décret appliqué depuis mars 2017 stipule en effet que le médecin traitant peut prescrire une activité physique dans le cadre des soins des patients atteints de maladie de longue durée. Le sport prescrit est de toute évidence adapté aux capacités physiques de l’intéressé et tient compte de tout risque lié à son état.
Si cette prescription non-médicamenteuse est encore mal remboursée, la situation évolue rapidement et plusieurs caisses d’assurance maladie et mutuelles commencent à prendre en compte le sport sur ordonnance.