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Doit-on craindre les médicaments et les vaccins ?

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Les médicaments, leur efficacité mais aussi les craintes et les doutes qu’ils génèrent sont plus que jamais au cœur de l’actualité. C’est la thématique que PuMS, l’émission santé, a décidé de traiter sous ses différents aspects, scientifiques et sociétaux.

Chaque Français consomme en moyenne 48 boites de médicaments par an.

Des médicaments à l’efficacité prouvée mais qui peuvent aussi parfois être à l’origine d’effets indésirables. Comme le rappelle le Pr Philippe Lechat, président du Comité des Médicaments à l’AP-HP, « On estime que 20 à 30% des hospitalisations non programmées sont en relation avec un ou plusieurs effets indésirables d’origine médicamenteuse ».

Un médicament, c’est un principe actif et un excipient

D’où proviennent ces effets indésirables ? Pour le savoir, Boris Hansel a invité le Pr Stéphane Mouly, professeur de thérapeutique à l’hôpital Saint-Louis – Lariboisière pour nous expliquer comment fonctionne un médicament,

  • Ce qu’est le rôle du principe actif – la molécule qui après avoir été testée durant des années a démontré ses effets thérapeutiques.
  • Ce qu’est le rôle de l’excipient – la molécule qui permet de faciliter le transport du médicament jusqu’à son site d’action et à contrôler son absorption par l’organisme.

Il existe dans de rares cas des excipients à effet notoire, comme le lactose ou le mannitol, qui peuvent entraîner des intolérances individuelles.

L’exemple le plus récent en matière d’effets indésirables est apporté par le Levothyrox (médicament indiqué pour traiter les hypothyroïdies)  dont les effets individuels de la nouvelle formule auraient été mal évalués.

Un long processus de mise au point

Tous les médicaments sont susceptibles de susciter des effets indésirables, y compris ceux vendus sans ordonnance en pharmacie comme les anti-inflammatoires.

Le risque zéro n’existant pas, c’est la balance bénéfice-risque qui va déterminer la mise sur le marché ou non d’un médicament. Il s’agit là de l’aboutissement d’un processus, long de plusieurs années ayant permis de franchir les étapes nécessaires à la garantie d’un taux efficacité-tolérance satisfaisant.

La recherche clinique constitue ainsi une condition sine qua non de la mise sur le marché, ce que confirme pour PuMS le Dr Elodie Faye, pharmacienne qui propose à certains de ses patients de participer à cette phase de recherche essentielle et à laquelle ceux-ci semblent d’ailleurs répondre favorablement.

Lorsqu’un médicament est retiré du marché (Médiator, Dépakine…), c’est que des failles se sont glissées dans le système de pharmacovigilance.

Somnifères, tranquillisants : attention au mésusage !

Même efficaces et sans effets secondaires immédiats évidents, certains médicaments présentent des risques à court terme. C’est le cas des tranquillisants dont les Français sont de forts consommateurs : environ 110 millions de boites vendues chaque année.

Invité de l’émission, le Dr Sébastien Couet, psychiatre à l’hôpital Lariboisière, après nous avoir rappelé dans quelles indications ces médicaments sont prescrits (anxiété, insomnies, sevrage d’alcool, certaines épilepsies) insiste sur les conséquences graves du mésusage des benzodiazépines.

Parmi celles-ci, la création d’une dépendance au produit, associée à une perte d’efficacité avec le temps et la potentialisation des risques en cas de consommation d’alcool.

Pour un traitement efficace, il faut respecter l’ordonnance

Une prescription adaptée dépend bien sûr du médecin mais son respect est totalement entre les mains du patient qui, trop souvent, a tendance à abréger son traitement lorsqu’il va mieux, à interrompre de son propre chef la prise d’un médicament qui ne lui convient pas ou à s’automédiquer sans prendre l’avis d’un professionnel de santé.

Pour conclure cette édition de PuMS riche en messages et en témoignages, Boris Hansel formule 3 conseils simples destinés à garantir un bon usage du médicament, le plus possible efficace et sans risques :

  • Respectez l’ordonnance
  • Ne mélangez pas les médicaments sans prendre l’avis d’un professionnel de santé
  • Parlez de ce que vous ressentez avec votre médecin