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Quand la médecine connectée améliore le suivi des diabétiques

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Objets connectés pour surveiller le taux de sucre dans le sang, programmes pour aider le patient diabétique à trouver la bonne dose d’insuline à injecter ou encore coaching en ligne : la santé connectée propose pléthore de solutions pour aider les diabétiques à mieux gérer leur diabète.

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Le diabète est une accumulation de sucre et plus exactement du glucose dans le sang. Ce glucose s’accumule à cause d’un dysfonctionnement de plusieurs organes (foie, pancréas) et d’une alimentation trop riche en glucides. Pour empêcher cette accumulation, la prise en charge repose sur des mesures nutritionnelles (réduction des apports caloriques et de l’apport en glucides) associées ou non à des médicaments, voire dans certains cas à l’injection d’insuline. Il faut alors adapter la dose d’insuline aux besoins qui dépendent de l’alimentation et de l’activité physique. C’est là que les dispositifs connectés sont particulièrement utiles.

La télésurveillance pour patients diabétiques

Plusieurs programmes de télésurveillance sont actuellement testés en France, dont certains sont remboursés. Ces programmes s’adressent aux diabétiques insulino-dépendants, donc sous insuline. Le service d’endocrinologie-diabétologie de l’hôpital Bichat (AP-HP) expérimente par exemple « Insulia », un programme qui permet de télésurveiller la glycémie des patients suivis pour diabète. Concrètement, une infirmière recueille les données entrées par le patient sur une application et l’appelle régulièrement pour faire le point. Un médecin surveille également les données et intervient en cas d’alerte (hypoglycémie par exemple).

Si les patients sont plus connectés à leur médecin, est-ce que ce suivi à distance n’est pas un frein à la qualité de la relation ? « Certains diabétiques auront effectivement un contact moins fréquent en présentiel avec leur médecin, mais pour une bonne raison : tout simplement parce qu’ils sont autonomes dans la gestion de leur pathologie. D’autres patients, à l’inverse, seront contactés et viendront en consultation plus souvent parce qu’ils ont plus de difficultés à gérer leur diabète », explique Ronan Roussel, Chef de service de diabétologie à l’hôpital Bichat.

Dominique, une patiente qui bénéficie du programme « Educadom », au CHU de Toulouse, abonde : « C’est absolument extraordinaire. Le suivi avec la tablette m’a aidé à mieux équilibrer mes repas. J’ai bénéficié d’appels téléphoniques réguliers, ce qui a contribué à un meilleur suivi par une équipe spécialisée. »

Le pancréas artificiel, l’IA au service des diabétiques

Le principe du pancréas artificiel est de mimer l’action du pancréas grâce à une pompe à insuline et à l’intelligence artificielle. Comment ? Le diabétique porte un patch, un capteur de glucose en continu, qui mesure et enregistre la glycémie. Les données sont envoyées vers un module d’intelligence artificielle, qui donne alors des instructions à la pompe pour injecter ainsi la bonne dose d’insuline.

Une connexion de cet outil à internet permet par ailleurs à l’équipe soignante d’assurer une télésurveillance des patients. Le système Diabeloop actuellement en cours d’évaluation en France en est un exemple. 

Diabeloop

Des applications « diabète » qui améliorent le quotidien

Aujourd’hui en France, il existe des centaines d’applications dédiées à la santé et le diabète est la première pathologie ciblée par ces applications. Parmi elles, peu ont fait l’objet d’une étude mais certaines sont validées scientifiquement voire sont remboursées par la sécurité sociale. C’est le cas du programme Diabéo, une application dédiée aux diabétiques traités par insuline, donc les diabétiques de type 1 et une partie des diabétiques de type 2 traités par insuline.

Pourquoi Diabéo est utile aux diabétiques ?

  • Premier intérêt : l’application Diabeo fournit des conseils pour adapter les doses d’insuline. Pour ce faire, l’outil propose un carnet d’auto-surveillance.  Le patient entre dans son smartphone ses glycémies et un algorithme propose des modifications de doses au patient, qui peut alors les accepter ou non.
  • Autre intérêt, à plus long terme : l’application Diabeo permet un partage des données entre le patient et son médecin et/ou une infirmière. Ces données peuvent si besoin être utilisées à l’occasion de consultations à distance en vue d’aider le patient à adapter ses doses d’insuline.

« C’est efficace parce que ce système intervient à deux niveaux. Un niveau rapide pour bénéficier de conseils pour adapter ses doses, via son téléphone, et un niveau à plus long terme, pour être accompagné et dialoguer à distance avec le personnel soignant. »

Pr Jean-Pierre Riveline, endocrinologue à l’hôpital Lariboisière (AP-HP)

Il existe de nombreuses autres applications qui aident à enregistrer les valeurs de la glycémie et à adapter les doses d’insuline à s’injecter. Il s’agit en fait de carnets électroniques qui facilitent le suivi quotidien. En somme à chaque fois que le patient contrôle sa glycémie ou fait une injection d’insuline, plutôt que de devoir les notifier au stylo dans un carnet, il les enregistre directement dans l’application du téléphone.

Autre catégorie d’applications, celles qui aident à compter les glucides présents dans l’alimentation. Plusieurs applications sont gratuites et ont été évaluées. Par exemple, « glucicheck«  : c’est un compteur glycémique, c’est-à-dire qu’il évalue la quantité de glucides dans l’alimentation. Le patient sait ainsi combien de glucides il a consommé et peut en fonction de quoi, adapter sa dose d’insuline.

Néanmoins il n’existe pas de label de qualité de ces applications. En cas de doute, demandez un avis médical.

Les médecins de PuMS ont testé ces objets connectés. Pour en savoir plus :
Voir l’émission PuMS « Santé connectée : soigner son diabète »